Le principe de précaution.
Les fiches STAV (M6 et M7).
Le Principe de précaution. (valable en
alimentaire et en environnement) :
Beaucoup utilisé pour réguler l'activité
économique.
Définition du principe de Précaution : Le
principe de précaution apparaît
pour la première fois en 1992 dans la
Déclaration de Rio (principe 15). "En cas de
risques de dommages graves et irreversibles , l'absence de certitude
scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour remettre à
plus tard l'adoption de mesures effectives visant à prévenir la
dégradation de l'environnement".
En France, la loi Barnier inspire directement la manière
dont la législation française va s'emparer de la notion pour la
faire sienne (1995).
Elle précise que "compte tenu des
connaissances, scientifiques et techniques du moment, on ne doit pas
retarder l'adoption de mesures effectives et proportionnées visant à
prévenir un risque de dommages graves et irréversible à
l'environnement et à un coût économiquement acceptable".
La France a ajouté à la déclaration de Rio la notion
de réaction proportionnée et de coût
économiquement acceptable.
Les autorités publiques françaises sont les rares à
avoir une conception active du principe de précaution dans son
application, il s'agit non pas d'être statique et d'attendre de voir
ce qui se passe en interdisant de faire les choses lorsqu'il y a
risque mais bien d'être dans l'action en monopolisant la recherche
scientifique.
Certains ne sont pas d'accord avec ce principe.
Ainsi, depuis la présidence Sarkozy remet-on donc en
cause, cette vision de la notion d'action,
partant du principe que le respect du principe de
précaution engage l'immobilisme, ce qui est incompatible aux
intérêts économiques et à l'emploi.
Avec la charte de 2004, le droit français
inclut le principe de précaution dans la Constitution.
Personnellement, nous sommes plutôt favorables à l'action dans une
perspective scientifique, c'est à dire de recherche et non pas de
mise en place de politique concrète, même si le processus met du
temps, à un maintien du principe de précaution dans la Constitution
française et à une définition du principe de précaution qui se
rapproche de celle des puristes à l'origine de cette définition.
Ainsi, dans "le
principe de responsabilité " Hans Jonas
définit ainsi en 1979, le principe de précaution :
(Vorsorgeprinzip : principe de
prévoyance ou principe de souci on doit exiger le risque
zéro (principe éthique et juridique).
Cela peut inclure néanmoins, deux principes
d'action qui pourraient définir une conception française
visant à assurer une sécurité maximale et une préservation de
l'écosystème sans empêcher à la fois la recherche ni entraver
l'activité et l'équilibre économique.
-La recherche
scientifique pour évaluer les risques réels.
-La mise au
point (encore grâce à la recherche) d'"innovations de
remplacement".
Voir notre
"dossier Calanques". "boues
rouges".
Petit exercice :
l'application du principe de précaution dans le milieu. (2 exemples)
Deux autres
exemples d'application du principe de précaution :
-Les tests pratiqués
sur le maïs transgénique afin d'évaluer leurs conséquences sur
les animaux avant de les mettre en culture dans le sud-est
de la France.
-Les Tests pratiqués
sur des animaux de laboratoire et des être humains avant de mettre
en marché les médicaments produits par l'industrie pharmaceutique.
(France).
Nous
verrons tout à l’heure que ce problème a récemment resurgi dans
le paysage du principe de précaution appliqué à la santé
publique. Mais une question préalable ne peut manquer d’être
soulevée : le principe de précaution s’applique-t-il au
domaine médical ? Si l’on se réfère à ses références
législatives on peut en douter puisque ses deux mentions explicites
ne visent que le seul domaine de l’environnement. C’est tout
d’abord la Loi Barnier (art.200-1 du code rural), février 1995,
qui énonce : « le principe de précaution, selon
lequel l’absence de certitudes, compte tenu des connaissances
scientifiques et techniques du moment, ne doit pas retarder
l’adoption de mesures effectives et proportionnées visant à
prévenir un risque de dommages graves et irréversibles à
l’environnement à un coût économiquement acceptable ».
D’autre
part on retrouve le principe dans la Loi constitutionnelle relative à
la Charte de l’environnement dont l’article 5 précise :
« Lorsque la réalisation d’un dommage, bien qu’incertaine
en l’état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de
manière grave et irréversible l’environnement, les autorités
publiques veillent, par application du principe de précaution et
dans leurs domaines d’attribution, à la mise en œuvre de
procédures d’évaluation des risques et à l’adoption de mesures
provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du
dommage ». PR. Georges David, Risques et principe de Précaution
en matière médicale, séance du lundi 19 février 2007.
Document
à lire (pour information) :
"Pour
les exploitants agricoles qui pratiquent l’agriculture durable, il
n’y a aucune
incertitude
quant aux différents effets des pesticides. Pour eux, il ne fait
aucun doute
que
l’utilisation de pesticides synthétiques dans l’agriculture
entraînera des dommages. Ils n’ont aucun besoin de nouvelles
études scientifiques pour prendre une décision en la matière. Donc
la seule façon de se protéger des préjudices que causent les
pesticides est de ne pas les utiliser en recourant à des techniques
d’exploitation agricole écologiques et durables. Les données
empiriques et les études scientifiques sont une preuve suffisante
que les produits toxiques ne sont pas indispensables pour produire
les aliments nécessaires aux communautés et
qu’il
n’est pas nécessaire d’accepter des « niveaux permis »
d’exposition aux
produits
agrochimiques. Pratiquer une agriculture durable est l’application
absolue du principe de précaution chez les exploitants.".
Issu
de : cas concrets d’application du principe
de
précaution (PAN Asie Pacifique)
Romy
Quijano, Pesticide Action Network
Commentaires
Enregistrer un commentaire