Théories des biens communs et collectifs.

Dans la théorie économique contemporaine, désigne des marchés sur lesquels il est possible à de nouveaux producteurs d'entrer et à des producteurs actuels de sortir sans subir de coûts irrécupérables.

Commentaire:
Le terme signifie «pouvant être contesté». Il a été introduit par William Baumol pour désigner des marchés sur lesquels se trouvent peu de producteurs ( monopoleou quasi-monopole), mais qui craignent que de nouveaux concurrents ne soient attirés par la rente de monopolesi celle-ci est élevée, ce qui les amène à modérer leurs prix. Dès lors qu'un marché est contestable, c'est-à-dire qu'il n'existe pas de barrières(à l'entrée ou à la sortie), les rentes de monopole sont limitées. Il faut noter l'intérêt de la définition de Baumol, en particulier pour la politique de la concurrence. En effet, sur un marché en concurrence parfaite, le prix de vente tend nécessairement vers le coût moyen de production du bien en question. Mais ce phénomène peut ce produire sans qu'il y ait concurrence parfaite : il suffit de rendre le marché contestable, auquel cas le monopole agit sur ses prix comme en situation de concurrence (la "menace" de voir un concurrent arriver suffit)./p>
  • L’existence des barrières à la sortie : en réalité, les coûts irrécupérables existent toujours, ne serait-ce que la publicité. La présence de coûts fixes importants sur un marché est de surcroît une source d'apparition de situations de monopoles
  • Impossibilité pratique d’une entrée libre et absolue sur le marché : le monopoleur est toujours avantagé. Par la taille (il fait des économies d’échelle ; si l’entrée est marginale, alors elle n’oblige pas les autres firmes à baisser les prix). L’entreprise ancienne a un avantage d’expérience (l’information technique) et de notoriété.
  • Les stratégies de défense :
    • la guerre des prix : l’entreprise fait baisser le prix jusqu’au coût marginal (elle continue à faire des profits sur les dernières unités vendues), donc prix inférieur au coût moyen.
    • le cumul de stock : l’entreprise et les concurrents produisent plus qu’ils ne vendent afin de pouvoir lancer des quantités importantes de biens sur le marché au moment de l’entrée d’un nouveau concurrent ;cela détruirait les prix, cela ne permettrait pas à l’entrant de récupérer ses coûts d’entrée/sortie.
    • L’utilisation des prix limites : les concurrents sur le marché pratiquent « le prix le plus élevé qui décourage l’entrée » ; il correspond au coût pour l’entrant qui entraîne un profit nul par l’entrée.
Il y a donc très peu de marchés parfaitement contestables.

Implications

  • L’intérêt théorique
  1. Le modèle néoclassique du marché concurrentiel suppose l’atomicité du marché (grand nombre d’entreprises dont aucune n’est suffisamment grande pour influer sur les prix toute seule), et l’entrée/sortie sans coût. L’atomicité du marché n’est pas un critère déterminant. Elle ne permet pas de vérifier la situation de concurrence, ni ne fait partie des conditions nécessaires à celle-ci. L’entreprise se comporte comme si un nouvel arrivant allait les contester. La concurrence parfaite existe même en l’absence de concurrents ; une compétition potentielle seule suffit à pousser à l’efficacité.
  2. Dans la théorie des marchés contestables, les profits sont nuls même s’il n’y a qu’une entreprise sur le marché. En effet, la seule menace d’entrée sur le marché de nouvelles entreprises, dissuade l’unique entrepreneur d’augmenter les prix.
Une généralisation de la théorie néoclassique.
  • L’intérêt pratique
  1. Nouveaux critères d’évaluation d’un monopole dans la législation : distinction monopole dommageable x non dommageable.
  2. Prise de conscience de l’importance des coûts irréversibles dans l’évaluation de l’imperfection du marché : lutte contre les barrières naturelles et artificielles par les autorités publiques ; prise en charge des coûts irréversibles par les collectivités pour améliorer la concurrence.

En économie, la notion de biens rivaux désigne les biens dont la consommation par un agent empêche la consommation par d'autres agents (par exemple une pomme, qui ne peut être mangée qu'une fois par une seule personne). À l'inverse, les biens non rivaux sont ceux qui peuvent être consommés par plusieurs agents simultanément sans entraîner de perte (par exemple, la télévision hertzienne, qui peut être captée et regardée par des millions de gens au même moment). La plupart des biens non rivaux sont immatériels.
Les anglo-saxons désignent cette notion par l'expression récente « rivalry » qui a notamment été employée par Lawrence Lessig, professeur de droit à l'université Stanford et créateur du projet Creative Commons.
Lessig constate qu'une partie du malaise observé autour des biens immatériels en général et de la distribution de contenu sur Internet provient de la disparité de nature entre biens matériels et immatériels : quand on vend le bien matériel, on ne l'a plus. Quand on vend le bien immatériel, on le possède encore : pour un des intervenants au moins, il n'y a pas eu échange, mais duplication. Or l'économie a jusque-là essentiellement travaillé sur un paradigme unique qui était celui de l'échange.


Lessig propose de distinguer alors biens rivaux (entre lesquels il faut choisir car la duplication est la production) et biens non rivaux (qu'on pourrait envisager de distribuer plus largement - avec l'accord du vendeur - car la duplication n'est pas la production). Dans la pratique, il y a continuum entre ces deux extrêmes, presque aucun bien n'étant totalement immatériel, ni totalement matériel (la production d'une automobile, par exemple, se compose de 30 % d'immatériel).
Les Creative Commons représentent un cas extrême de biens non rivaux : chacun y met ses créations sous le régime de la gratuité et de l'abandon d'une partie au moins de ses droits, et récupère par ailleurs de la communauté - en principe - largement plus qu'il n'y a mis, parce que cette communauté est plus nombreuse que lui.


En économie, on parle de non-exclusion lorsque les producteurs sont dans l'incapacité d'écarter des consommateurs qui ne s'acquitteraient pas du prix exigé.

Cette incapacité peut être technique s'il est impossible de pratiquer l'exclusion, comme dans le cas de l'éclairage public. Elle peut être aussi économique lorsqu'il serait possible techniquement d'exclure les consommateurs récalcitrants mais qu'il serait irrationnel de le faire en raison de coûts d'exclusion prohibitifs.

La non-exclusion peut être pensée comme une externalité positive dans sa forme la moins pure. De nombreux biens et service génèrent des bénéfices pour des individus autres que ceux qui ont payé directement le service. Il n’y a souvent aucun moyen pour les entrepreneurs de recevoir les bénéfices joints de leurs activités. Un bien non exclusif produit des effets externes qui peuvent constituer ses bénéfices les plus importants.

La défense nationale, le phare pour les marins, le feu d’artifice, etc. sont des exemples de biens non-exclusifs.

Voir aussi biens collectifs :

Définition du mot Bien public
Un bien public est un bien que chaque individu peut consommer. Un bien est dit public lorsqu'il répond à deux critères : la non-rivalité et la non-exclusion.
La non-rivalité d'un bien signifie que sa consommation par un individu ne prive pas un autre individu de le consommer de la même manière. Tel est le cas par exemple des réverbères dans la rue qui permettent d'éclairer tous les individus.
La non-exclusion désigne le fait qu'une personne ne peut en aucun cas être privée de consommer ce bien. La consommation d'un bien public ne peut pas être individualisée, il est impossible d'en tarifer l'usage.
La majorité des biens publics sont nécessaires au fonctionnement de la société.
La notion de bien public mondial est apparue pour qualifier les biens publics très étendus, tels que la biodiversité, le réseau internet...

Traduction du mot Bien public en anglais
Public property
The street lights are public properties.
Les réverbères sont des biens publics.

Un bien public est, en science économique, un bien ou un service dont l’utilisation est non-rivale et non-exclusive. Ainsi le contrôle des épidémies ou la défense nationale sont des archétypes de bien public. La biodiversité est un autre exemple, encore plus global et planétaire1.
Concrètement cela signifie qu'il y a pour les utilisateurs intéressés par un tel bien une situation particulière doublement caractérisée 2 :
  • non-rivalité : la consommation du bien par un agent n'a aucun effet sur la quantité disponible de ce bien pour les autres individus, par exemple, le fait que je respire ne prive pas les autres d'air.
  • non-exclusion : une fois que le bien public est produit, tout le monde peut en profiter.
Exemple: le fait qu'un automobiliste regarde un panneau de circulation n'empêche pas un autre de le faire.
Exemple d'exclusion : le prix demandé peut interdire l'accès à une plage privée, à des vacances ou à des produits alimentaires de base comme la viande, les produits frais, les loisirs, les soins. Ceux qui ne peuvent pas payer sont exclus.
La notion de bien public est l'une des quatre catégories issue du découpage selon l'exclusion et la rivalité, les trois autres étant le bien de club (non-rival exclusif), le bien commun ou bien public impur (rival non-exclusif), et le bien privé (rival exclusif).
On parle aussi de bien public mondial (ou bien public global), pour des biens publics très étendus (par exemple : la qualité de l'air, la biodiversité, la situation climatique mondiale3, le réseau Internet…), bien que cette notion soit l'objet de critiques virulentes et loin d'être stabilisée et unifiée4.

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